Historique du Club

 

Episode 5 : 1970

Jean Faou Président.
En 1970 Jean Faou succédait à Pierre Vetelet à la présidence de la section avec les mêmes proches collaborateurs en poste depuis 1964 :
Vice-président : Henri Ducos
Secrétaire : Raymond Corrihons
Trésorier : Jean Castay
Avec nos installations de la rue de l’Ecole Normale et deux courts « quick » au stade Henri Lequesne notre section semble pouvoir évoluer durant quelque temps avec une certaine aisance. Oui, mais ! qui dira à notre président Faou que, malgré quelques calendes qui sont restés sous le coude de notre Trésorier, l’horizon pour la section est bien clair, il aura cette réponse « ce n’est jamais terminé ; il y aura toujours ici ou là, une amélioration, une demande auxquelles il faudra faire face ». Parole de Président, la section ne va pas s’endormir sur ses lauriers. Pourtant la période de 70-80 ne sera pas en tous points aussi performante que nous l’aurions souhaité pour notre tournoi, mais aussi pour nos équipes de compétition. Sans doute, tout simplement parce que certains éléments du succès sont tout à fait incontrôlables.
En ce qui concerne le tournoi l’exemple est éloquent. En 1970 les intempéries du mois d’avril nous amenèrent jusqu’au 20 avant de pouvoir mettre le pied sur un court, fut-il une surface en dur. De plus, depuis peu, la ligue de Guyenne imposait des dates de début et de fin de tournoi et la faculté qu’avaient les clubs, dans ces cas difficiles de prolonger, de quelques jours la date de leur finale, leur était supprimée. Malgré cela, il n’était pas question pour l’ASPTT de complètement renoncer. En accord avec la ligue de Guyenne la décision fut donc prise de ne faire jouer que les non classés du club et les joueurs de 3ème et 2ème série que s’étaient inscrits.
Par la suite, notre tournoi se trouvera confronté à une concurrence de plus en plus vive, d’abord avec les clubs municipaux qui se multipliaient et devenaient des organisateurs en puissance, et également par le sponsoring qui commençait à entrer dans le circuit. Et dans ces années là, l’ASPTT n’était pas prête à changer ses mœurs. Pour autant, nous restions le premier tournoi sur terre battue de la région, et si notre tableau final n’a que progressé en qualité, il n’en reste pas moins que certains joueurs étrangers « assimilés 1ère série » ne se montraient pas trop exigeants pour leur participation, et que nos meilleurs régionaux étaient toujours présents tels Xavier Lemoine et Hervé Cattan occupant le haut de l’affiche.
Avant d’aborder l’animation interne de notre section sur cette période, une réflexion s’impose.
Le tennis est alors en pleine croissance. Les écoles d’initiation pour les jeunes sont désormais une véritable institution avec un support très actif des ligues auprès des clubs : les compétitions destinées aux adultes se multiplient d’où s’ensuit une forte progression du niveau des joueurs ; enfin la préparation et l’entraînement des équipiers premiers se pratiquent désormais dans les clubs qui ont la très sportive ambition d’être présents au plus haut niveau. Pour répondre à tous ces besoins, la fédération mit en place un nouveau corps d’enseignants, les moniteurs brevetés d’Etat. Très vite leurs actions furent prépondérantes dans la vie des clubs étant souvent, responsables de l’école, joueurs, entraîneurs, capitaines d’équipe… et moniteurs disponibles pour la leçon particulière.
Face à cette situation, notre section restait encore campée sur ses valeurs, sur son expérience et l’éthique initiée par le club ASPTT. Comme pour le tournoi, l’heure de l’adaptation à ce nouveau concept n’avait pas encore sonné. Donc, en ce qui concerne nos équipes de compétition, notre section marque un peu le pas dans les résultats de l’équipe 1ère, mais maintient tout son potentiel pour figurer très honorablement en Excellence.
Il est vrai qu’après, une fois encore, avoir participé en 1970 au championnat de France 4ème division avec une belle victoire sur le Biarritz Olympique, ce fut la fin d’une époque. J.P. Gué s’est installé médecin et prenait du recul sur le plan de la compétition ; le colonel Landrieu était envoyé à Dakar par Santé Navale ; Capbern le scientifique se passionnait de plus en plus pour ses travaux sur l’immunité au point qu’il ne lui restait plus beaucoup de concentration sur un court de tennis…

Bref il fallait faire appel aux jeunes. Eh bien les jeunes étaient là. Jusqu’en 1976 notre section conservait l’essentiel en évoluant en Excellence, tandis qu’en Honneur les équipes 2 et 3 se comportaient fort bien et qu’en Promotion d’Honneur et omnium, nos équipes 4 et 5 jouaient les trouble fête pour la 1ère place.
1976
Naissance de « la bulle »
Les jeunes Saubion – Maurin – Laluque – Klosowski tous étudiants, encadrés par 2 anciens Baille et Capbern font état de leur talent. Une opportunité se présente. Le Président Faou la saisit. Michel Bouche, C.T.R. nous fait l’amitié d’entraîner une fois par semaine notre jeune équipe. Le résultat ne se fait pas attendre puisqu’en 1977 l’ASPTT remporte la coupe de Guyenne. Mais aussi l’idée de faire appel à un apport extérieur, sous toute forme que ce soit et selon le strict respect des règles fédérales, fait son chemin et le temps viendra !! Toujours en 1976 notre école de tennis compte 60 jeunes et des équipes de minimes et cadets sont engagées en compétition. Enfin une équipe féminine voit le jour et la section est riche de 300 adhérents. Et puis 1976, c’est encore une date mémorable. Après avoir en 1974 réalisé le 3ème court, en green-set, au stade H. Lequesne, le président Faou lança une opération d’envergure qui est loin au dessus des moyens de la section ; c’est du moins la première réflexion. Notre ami Aupetit s’en vint un jour trouver notre président avec une proposition quelque part diabolique. Il s’agissait de profiter d’une occasion unique de construire, un court couvert. Un de ses amis, constructeur, sortait un modèle nouveau et, à titre promotionnel, nous offrait des conditions avantageuses. Il nous en coûterait quand même 170 000 francs (le court serait commercialisé à 250 000 francs). Mais voilà : pas d’argent en caisse, sans doute pas grand chose à espérer du côté de l’Union des ASPTT, après dix ans de gros investissements, bref ! la tentation est forte… Tellement forte que le président Faou se mit à creuser son sillon et sait on jamais ! En effet il trouva le trésor. Les adhérents de la section ont toujours participé à nos grands projets. On va leur en parler. Une assemblée générale extraordinaire fut convoquée. Information fut donnée dans un club house trop petit pour contenir tout le monde. Enthousiasme et générosité s’exprimèrent spontanément et leur réponse apportera 50 000 francs. Aide toi, le ciel t’aidera ! Muni de ce viatique et porté de façon si unanime par tous les adhérents, le président s’arma de toutes les audaces. Il parvint à conclure l’affaire et notre section eut son court couvert connu de toute la région sous son nom de baptême : la bulle.
Après ce succès, qui en appelle d’autres sur le plan sportif, le président Faou sent bien que le moment est venu, pour que notre section conserve sa place parmi les grands, de lutter à armes semblables, sinon égales, dans l’organisation du tournoi et dans notre représentation dans la compétition. Ce ne sera pas son dévolu. Appelé à exercer les fonctions de Directeur des postes de la Creuse, il va nous quitter en 1978. De plus en 1978 notre section sera cruellement touchée par l’accident tragique qui nous enleva notre ami Castay, notre trésorier.